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Le Docablock Blog!
4 décembre 2007

Journée spéciale: "Langages documentaires"

rectg_lAujourd'hui journée spéciale "langages documentaires" sur le Docablock Blog. N'oubliez pas que vous pouvez à cette occasion gagner un exemplaire de la "Dewey abrégée". Pour cela il vous suffit de m'écrire. Dites : "Langages documentaires" et répondez à la question suivante:

"Combien de postes y a-t-il cette année au CAPES externe de documentation?"      

Attention aux pièges, analysez et définissez bien les termes du sujet!


  Quelle place des langages documentaires dans l'univers informationnel du Web d'aujourd'hui? C'est à cette question de l'évolution des langages documentaires que tentent de répondre selon des points de vue différents 3 articles de fond publiés dans les Dossiers de l'ingénierie éducative, n°49 de décembre 2004. Un numéro d'ailleurs primordial pour notre réflexion (presque tous les articles nous intéressent) et intitulé "La fonction documentaire au cœur des TICE".

Internet, c'est un gigantesque réservoir  d'informations ; c'est en même temps un  espace virtuel où coexistent des milliards de documents  hétérogènes, de tailles et de qualité  différentes.  Le Web 2.0  a facilité les possibilités d'édition, multipliant  les producteurs  d'information  via les blogs et les wikis, les mettant en même temps souvent hors  de tout contexte éditorial. Les relations hypertextuelles  qui permettent de sauter  au grès de sa fantaisie d'une page à l'autre  ont remplacé  les structures  hiérarchiques et rigides des classifications  des connaissances.  Ces milliards de  pages sont maintenant  le domaine de la recherche "plein texte" rendue possible par l'indexation automatique des moteurs de recherche. Quelle pertinence de la documentation et de ses outils, et notamment les langages documentaires (classification, thésaurus etc...) dans ce contexte?

Bruno Menon est enseignant en sciences de l'information. Dans le premier des 3 articles  ("L'héritage classique"), il montre que les langages documentaires classiques gardent tout leur intérêt dans le contexte actuel et qu'il faut envisager l'évolution en terme de continuité. Jacques Chaumier, spécialiste de la question, affirmait d'ailleurs en 2000 dans Archimag que "les langages documentaires n'ont pas bougé". En effet, il n'y a pas eu de nouveauté radicale dans ce domaine depuis l'invention des thésaurus à la fin des années 50.

Toutefois, et même sans créations, l'évolution est réelle et continue. L'apparition de nouveaux langages et leur évolution s'est toujours fait par le passé en fonction de nouveaux besoins documentaires dus aux mutations culturelles ou technologiques,  qui obligeaient les professionnels de l'information à repenser l'organisation et l'accès aux connaissances. Le langage documentaire ne prospère que s'il est adapté à sa mission.

Alors que la mutation technologique induite par Internet aurait pu laissé penser à une révolution des langages documentaires, le développement très rapide de la recherche sur le texte intégral permise par les moteurs de recherche a conduit de nombreux analystes à prédire la "mort des langages documentaires"... Toutefois, ces outils qui utilisent des procédés statistiques  d'indexation  automatique, indexation opérée par des robots, n'ont pas permis de se libérer de ce pour quoi ont été inventés les langages documentaires : éviter synonymies et ambiguités du langage naturel.

D' autant plus que ces outils d'analyse linguistique ne sont pas ou peu inclus dans les moteurs de recherche  grand public, qui permettent "tout au plus de vérifier la présence ou la coprésence dans une ressource d'un ou plusieurs mots". Les grands réportoires ou annuaires du Web, comme Yahoo! Directory ou l'Open Directory Project, utilisent quant à eux un système de classification inspiré par les bonnes veilles classifications encyclopédiques style Dewey. Le principe de navigation hiérarchique est parfaitement adapté à leur mission. Malgré tout, créer sa propre classification "maison", qui préfère souvent la polyhiérarchie à la monohiérarchie (ainsi l'annuaire Yahoo! fait de la catégorie "Développement durable" à la fois une subdivision de "Développement économique" et de "Protection et préservation"... chose impensable dans la Dewey), est le plus fréquent et le plus simple, préféré par beaucoup de répertoires et de portails à la Dewey.

Cela révèle, "quand même",  un intérêt toujours vivant pour les formes de langages classiques, comme le montre également la croissance importante  des nouvelles taxonomies d'entreprise, ces "systèmes d'organisation des connaissances" mis au point au sein et pour l'entreprise : elles sont conçues pour "refléter et projeter une conception des métiers, des savoir-faire, des modes de fonctionnement de l'organisation, bref une culture d'entreprise", montrant par là que les langages documentaires sont définitivement sortis de la sphère scientifique et technique pour devenir des instruments de l'économie de l'information.

Les ontologies, enfin, sont les pierres angulaires de ce qui sera peut-être un jour le Web sémantique: "elles servent à recencer et à structurer la terminologie et les concepts d'un métier ou d'une discipline", en utilisant comme les thésaurus des relations sémantiques, mais beaucoup plus riches...  Les possibilités de développement et d'utilisation de ces ontologies semblent très prometteuses , pour décrire et organiser les connaissances, notamment sur le Web avec OWL (Ontology Web Language). Mais là encore, "c'est toujours au final l'adéquation de ces langages à leurs conditions d'usage qui en garantit la pérennité"......


La suite du dossier sans doute demain... J'essaierai également de mettre en ligne le schéma synthétique sur les langages docs

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