15 décembre 2007
Récit d'un rite de passage vers... Creative Commons.
Voilà plusieurs jours que j'y pensais: mettre le contenu de ce blog sous licence Creative Commons. Non que je pense que les propos du Docablock doivent être diffusés le plus largement pour apaiser les maux de la planète 2.0 souffrante, mais il me semblait que c'était une idée qui pouvait être intéressante que d'expérimenter ce dont même les médias généralistes parlent de plus en plus, et éventuellement d'en faire un récit aux "apprentis-documentalistes 2.0"...
Les licences Creative Commons deviennent incontournables sur Internet. Qui n'a pas vu, au détour d'une page, ce logo ?? Incontournables sur le Web, incontournables donc pour le documentaliste, en perpétuelle veille juridique... Indispensables à connaître également pour le préparationnaire zélé au CAPES de documentation....
Il ne faut pas confondre le phénomène des Creative Commons (CC) et les logiciels libres. Un site ou une page Internet sous CC n'est pas "libre de droits", au sens des licences de logiciels comme la General Public License (GPL), bien que l'inspiration soit évidente.
Selon le site du projet lui-même, "Creative Commons propose des contrats-type pour la mise à disposition d’œuvres en ligne". Ces contrats sont flexibles. En effet, droit d'auteur et copyright traditionnels stipulent que, quelque soit son support, "toute exploitation d'une œuvre (hors domaine public et exceptions)
nécessite d'obtenir l'autorisation des titulaires de droit avant de pouvoir
la reproduire, la diffuser sur les réseaux peer to peer ou autrement, ou
l'adapter.
" "En revanche, les licences Creative Commons autorisent à l'avance le public à
exercer ces actes, selon certaines conditions".
Il s'agit d'adapter le droit d'auteur à Internet, gigantesque jungle informationnelle (dans tous les sens du terme) où le droit se perd souvent dans la masse des ressources produites... Le Réseau a permis une diffusion jamais égalée de l'information et de la culture sur notre planète. Un des aspects les plus essentiels de la philosophie des CC, c'est que ces connaissances et ces informations doivent être partagées de la façon la plus large. L'enjeu est d'autant plus important quand l'on a en tête les arguments de l'UNESCO concernant la société de la connaissance. Pour autant, l'auteur et ses créations doivent être respectés: chacun a le droit d'empêcher une exploitation commerciale de son œuvre, ou faire mentionner son nom en cas d'emprunt intellectuel, s'il le souhaite. C'est cette cohabitation de deux droits, le droit DE l'information et le droit A l'information, que souhaitent opérer les Creative Commons.
La grande originalité est de permettre avant d'interdire. Selon JP Archambault, du Scérén, spécialiste des logiciels libres dans l'éducation, "Creative Commons renverse le principe de l’autorisation obligatoire. Il permet à l’auteur d’autoriser par avance, et non au coup par coup, certains usages et d’en informer le public. Il est autorisé d’autoriser. Métalicence, Creative Commons permet aux auteurs de se fabriquer des licences, dans une espèce de jeu de LEGO simple, constitué de seulement quatre briques":
- Paternité
- Pas d'Utilisation Commerciale
- Pas de Modification
- Partage à l'Identique des Conditions Initiales
6 contrats en découlent, au niveau du droit français. Le créateur d'une œuvre sur Internet qui souhaite bénéficier des CC doit faire son choix parmi eux. Comment faire?? en exclusivité, mon récit.
- Je me rends sur la page des CC, en français.
- On me propose de choisir la licence qui me convient; je remplis 3 puces....
- Et on me propose un contrat. Je choisis un logo. Je copie un morceau de langage html.
- Je vais sur le Docablock, je le colle à la fin du code source général. C'est fait......
Les conditions juridiques de l'exploitation de ce blog sont maintenant disponibles en bas de celui-ci. Cliquez sur le lien hypertexte, et vous saurez ce que vous pouvez faire et ne pas faire si vous ne voulez pas passer l'hiver en prison à manger des oranges et à boire du Tropicana (marque déposée)... : -)..........
Voilà une activité qui pourrait me semble-t-il être menée avec des élèves, par exemple sur le blog du CDI, et constituerait une façon ludique de familiariser les élèves avec le droit de l'Internet, qui peut également devenir leur(s) droit(s) de producteurs d'information!...